flavor ban et ses effets sur la reprise du tabagisme

La France envisage de prendre des dispositions en vue d’interdire les arômes dans les e-liquides. Pour raison, il semblerait que le vapotage serait une porte d’entrée dans le tabagisme pour les adolescents non-fumeurs. C’est pourtant un faux argument parce que plusieurs études ont contredit et démenti cette idée. Cette mesure risque même d’être contre-productive s’il faut se fier aux exemples des pays qui ont devancé la France pour l’interdiction.

Une décision inutile

Interdire les arômes dans les e-liquides est dans un premier temps, une décision inutile qui engendrerait les effets contraires à ceux escomptés.

Un échec par le passé

La prohibition des arômes dans la vape n’en est pas à sa première édition et elle a déjà été expérimentée. Instaurée prétendument pour protéger les jeunes, cette mesure a produit l’effet inverse aux USA, notamment à San Francisco. Certes, il y a une baisse proportionnelle du vapotage après les dix premiers mois de cette décision.

Toutefois, une interdiction n’est pas une solution efficace pour éliminer un produit, d’autant plus que la France a connu un cas similaire. À titre d’exemple, la prohibition du cannabis n’a pas permis de supprimer ce produit du marché.

Les conséquences d’une interdiction d’arômes dans les e-liquides

Lorsque cette mesure a été appliquée à San Francisco, il y a eu des conséquences désastreuses. Une étude a révélé que dès la première année aux USA, le taux de tabagisme a augmenté auprès de la couche juvénile (18 à 24 ans). Autrement dit, restreindre l’accès à la vape a poussé les adolescents vers le tabagisme, la situation que les autorités cherchent justement à éviter.

De plus, la prohibition des arômes dans la vape sur ce territoire a entraîné le développement du marché noir. Les jeunes consommateurs ont trouvé des astuces de contournement et des moyens pour acheter les produits auprès des commerçants non enregistrés.

L’aspect psychologique

Une telle mesure ne fait que renforcer la curiosité des jeunes qui ont souvent tendance à braver les interdits. La stigmatisation d’un produit augmente leur désir de l’essayer et donc, il est nécessaire de se poser les bonnes questions. En effet, une étude de l’INSERM a démontré que le vapotage a un effet rempart au lieu d’un effet passerelle.

Il réduit de 40 %, le risque pour les jeunes, de devenir des fumeurs au quotidien. En l’occurrence, il s’agit des adolescents qui, dans leur vie, ont vapoté en premier au lieu de fumer en premier.

Une mesure sadique

En plus d’être une mesure inutile qui a des effets contre-productifs, l’interdiction des arômes dans les e-liquides est une mesure sadique.

Les fumeurs en danger

L’argument de la prohibition des arômes dans les e-liquides repose principalement sur une prétendue protection des jeunes non-fumeurs. Néanmoins, cette décision risque de mettre en danger et d’avoir de terribles répercussions sur les vrais fumeurs. Ces derniers constituent un groupe plus important que les adolescents que les autorités cherchent à protéger.

Ils sont donc exposés à des risques immédiats parce qu’ils ne peuvent plus miser sur la vape dans le cadre du sevrage tabagique. Ils seront privés des arômes alors que ce sont les saveurs que ceux-ci procurent qui permettent à plusieurs personnes de passer à la vape.

Les arômes concernés par l’interdiction

Il convient d’apporter une petite nuance en qui concerne les arômes concernés par cette interdiction. En effet, ils ne seront pas tous prohibés parce que la nicotine, la VG et le PV n’ont pas ou ont peu de goût. Ceux-ci qui soutiennent un tel projet veulent en réalité introduire un arôme de tabac dans les kits. Cela soulève bien évidemment des interrogations sur l’intention qui se cache derrière cette mesure.

D’ailleurs, Charles Delouche-Bertolasi, journaliste émérite de Libération, a évoqué l’absurdité de cette décision. Pour lui, il est inconcevable d’imposer un arôme de tabac aux consommateurs alors qu’ils cherchent justement une alternative pour arrêter de fumer. Cette approche n’a aucun bien-fondé et il a exprimé son désaccord via une pétition intitulée « Merci la Vape ».

L’essentiel à retenir

Les autorités ignorent que 99 % de ceux qui vapotent sont des fumeurs ou d’anciens fumeurs, même dans le rang des jeunes. En décidant de rendre la vape moins attractive et en imposant un arôme de tabac, elles risquent d’encourager au contraire le tabagisme.

Cette situation va mettre en difficulté les vapoteurs qui évitent une saveur de tabac parce qu’ils ne veulent pas replonger ou persister dans le tabagisme. Cette décision semble alors dénuée de sens, elle apparaît comme gratuite, injuste et potentiellement sadique.

Un projet dangereux

L’interdiction des arômes dans les e-liquides en France est un projet dangereux et cela peut s’analyser sous divers angles.

Les scénarios envisageables en cas d’interdiction

Il faut d’abord souligner que 95 % des vapoteurs préfèrent largement les arômes autres que le tabac. Ce constat est mis en évidence par les résultats d’un sondage européen réalisé par un organisme fiable (ETHRA). Dans le rapport de ce questionnaire, l’essor de la réduction des risques est favorisé par la multitude d’arômes proposés par les enseignes.

Ainsi, en cas d’interdiction, différents scénarios peuvent être envisagés pour les consommateurs. Ils peuvent arrêter de vapoter sans rechuter dans le tabagisme ou abandonner le vapotage, mais recommencer à fumer. De plus, il est aussi possible d’adhérer aux arômes de tabac imposés par les autorités et de s’en contenter, ou de se procurer des arômes ailleurs.

La simplicité de fabrication des e-liquides

Les e-liquides sont des produits très faciles à concevoir et peuvent provenir d’une fabrication artisanale. La notion d’arômes alimentaires entre en jeu et les consommateurs peuvent aisément se procurer du PG, de la VG et même de la nicotine. Un tel projet pourrait engendrer un double risque, car les vapoteurs peuvent préparer un mélange avec tout ce qui leur passe par la main.

Ils ont la possibilité de concocter des saveurs avec du sirop de menthe ou des arômes de pâtisserie autres que le tabac. Soit, un marché noir va apparaître et les commerçants véreux (soumis à aucun contrôle qualité ni à une règlementation) se feront du profit.

Attention toutefois, les arômes utilisés dans la vape n’ont rien à voir avec les arômes utilisés dans la pâtisserie.. Et, même si les formules restent simples, il n’en demeure pas moins que les e-liquides doivent être conçu en laboratoire et non dans une cuisine ou un hangar..

Un risque sanitaire sans précédent

Au vu des éléments suscités, l’interdiction des arômes dans les e-liquides va créer un risque sanitaire sans précédent. Cette décision, pour un pays comme la France qui compte près de 4 millions de vapoteurs, serait très malvenue. La santé publique ne sera pas épargnée, car il y aura certainement des accidents et des décès.

À titre d’exemple, il faut se référer à la vague de pneumopathies de 2019 aux USA. Ce cas a clairement prouvé que des mesures précipitées et inadaptées au problème causent des dangers qui ne sont pas toujours maîtrisables.

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